Quelque peu inquiète après les aventures de Lolitarose, je décidais de prendre certaines précautions, dont celle de mettre mon mixer par terre, et moi avec. J’aurais du pas …
Bon, mon projet était : un savon un peu colline, pas sophistiqué, pour évoquer celles de Grèce car j’avais un hommage à rendre à Madame Sauge Grecque et à Celle qui me l’avait fait parvenir …
Donc, un savon en deux couches dont l’une irrégulière … je vous vois déjà sourire …
Désirant quelque chose de naturel, j'ai décidé que j'utiliserais la trace épaisse comme moyen de former cette première couche.
Et le vert … Après avoir bien potassé, je savais que parmi mes couleurs aquarelle, la « terre verte » était naturelle et vivante puisque si j’utilise ce pigment pur, je dois le protéger sinon il se pollue.
J'extirpe mon godet de terre verte de ma boîte d’aquarelle. Mais si cela fond facilement, quelle histoire pour en prélever quelques minuscules éclats que je mets dans l’eau froide distillée. Légèrement colorée mon eau, d’un si joli vert, naturel vous dis-je … J’ajoute la soude et, oh, quel rouge, quel magnifique rouge ! Non ! Bouche bée, je me dis : bon, pas grave, avec le vert, cela fera un vert tirant un peu sur le marron, c’est tout…
Donc, comme vous le lirez plus tard, j’avais fait deux préparations bien différentes pour chaque couche et j’avais préservé une partie de mon huile d’olive à ajouter à la trace dans laquelle j’avais fait fondre mes cires florales pour ma première couche devant être le vert le plus foncé..
Les choses se passaient bien, j’allais lentement et je décidais qu’il était temps de rajouter la préparation qui allait accélérer cette chère trace.
Je me RELEVAI (jevous rappelle que j’étais par terre) pour attraper ma préparation (qui n’était donc pas sous mon œil de lynx puisque j’étais par terre) et, horreur, alors que tout se liquéfie actuellement, le contenu de mon bol était figé ! Et oui, les cires florales, refroidies derrière mon dos, les lâches… Mon peu d’expérience m’a laissée intellectuellement désemparée face à cet imprévu. J’ai pris une cuillère, et j’ai mis de force le contenu du bol dans ma préparation. Mais là, il fallait mixer, et bien mixer… Inutile de vous dire que la trace est venue … vite !
Le reste fut sans histoire !
PREMIERE COUCHE :
- HUILE AMANDE DOUCE 20
- HUILE NOYAUX ABRICOT 40
- HUILE BAOBAB 20
- HUILE COCO 160
- HUILE OLIVE 40
- HUILE JOJOBA 40
- HUILE RICIN 50
- BEURRE KARITE
(aromatisé encens) 30
- Beurre avocat 30
- Beurre aloes 30
- Surgraissage 8
Pour la trace, 40 grs macérat sauge grecque (dans huile olive extraordinaire d’Ombrie) avec 6 grs cire hélichrise, 4 grs cire orange, 2 grs benjoin, 3 grs patchouli, 2 grs vetiver, 2 grs beurre citron.
Dureté
(29-54) 34
Nettoyant
(12-22) 21
Douceur
(44-69) 48
Bulles
(14-46) 30
Crème
(16-48) 22
INS
156
DEUXIEME COUCHE
- Huile coco 150
- Beurre karité
(aromatisé encens) 150
- Huile olive 200
- Surgraissage 8
- Cire florale rose 10 grs, cire jasmin 5 grs, parfum vetiver 2 grs, patchouli 4 grs benjoin 2 grs
- INS 156
(Je viens de refaire tous les calculs afin de vérifier et c’est juste, j’ai le même INS …)
Dureté 43
Nettoyant 20
Douceur 52
Bulles 20
Crème 23
Je désirai très peu d’odeur et, malgré tout, ce savon ressemble de très près à ceque je désirais. Il sent très bon, très nature "naturelle", un peu sauvage.
J’aurais seulement préféré que le contraste soit plus marqué entre le vert foncé et le jaune clair.
Photo du macérât de sauge grecque : je n'en n'ai mis que 40 grs ! Quelle puissance …
A bientôt…
C’est superbe, Irène, une oeuvre d’artiste! Dommage de ne pas avoir l’odeur qui est la moitié du plaisir! Bravo!
Encore un savon luxueux, Irène, je le trouve très beau.
je suis archi intriguée par l’utilisation des cires parfumées: est-ce que ça joue sur l’odeur finale? T uas mis de belles quanités d’HE, je suppose que le parfum doit être vraiment exquis…
Non, Venezia, si tu regardes, par rapport au poids, j’ai mis peu d’HE. Il y a un batch de un kilo …
Oui, les cires parfumées jouent sur l’odeur finale mais je ne les ai pas toutes explorées. Et si tu les utilises en synergie avec un macérât – je l’ai constaté avec celui de rose – c’est bien plus efficace encore. Mieux que les HE. Je dois encore faire des essais pour confirmation.
Mais il faut faire attention, elles accélèrent la trace.
Cistine, merci de votre commentaire.
Tu as raison, irène, ça fait dans les 2% mais +les cires parfumées, ça doit sentir très bon
Oui, il sent bon mais pas “mièvre” si tu peux imaginer. Je me demande si la synergie parfumante aurait donné la même chose en autre circonstance.
Les odeurs vertes ont pris le dessus mais c’est ce que je désirais. Le problème c’est qu’avec les savons je tâtonne encore concernant les parfums.
Les savons vont convenir à l’artiste que tu es…
*J’attends tes essais pour savoir si on peut conseiller les sublimes (je ne me lasse pas de celles de rose de chez Garden Of Widsom, et celle de jasmin) pour les savoneuses à la place des he souvent décevantes (bé oui, le pb revient souvent sur les forums). Et ce serait une meilleure alternative que les fragrances..)
* qu’appelles tu “savon un peu colline” ?
Patte, je le désirais en deux couches mais la première pas régulière pour donner un effet de paysage avec des …collines. La Grece a une géographie accidentée.
Il faudra encore pas mal d’essais pour avoir une idée plus précise des mariages macerats plus cires florales efficaces. Je suis pour l’instant sûre du resultat concernant rose et macérât de rose. Bon, cela reste un produit de luxe mais au moins cela fonctionne si on en désire.
ah oui, moi aussi je serais curieuse de sentir ce savons aux cires florales…
Quelle merveille ton savon Irène. Il est magnifique et doit sentir super bon. C’est un savon artistique qui te ressemble. Tu m’expliqueras ce que sont les cires florales, tu les fais toi même comme les macérats? Ou tu trouves ces produits tout prêts? J’aime aussi beaucoup l’effet colline et les couleurs naturelles.
Bravo pour cette belle création.
Il est très beau Irène, on dirait du marbre.
Les cires ne donnent-elles pas un savon trop “sec” ?
J’aimerais aussi pouvoir le sentir.
@Pat, je ne fais pas mes cires florales mais je suis en train de réfléchir à ce sujet ; je dirais même que je cogite très fort …
Je te donnerai des adresses pour en trouver mais attends un peu, lance-toi, il y aura toujours quelqu’un pour t’aider si nécessaire.
@Catherine, je n’ose le dire mais je l’aime beaucoup ! Non, les cires ne donnent pas un savon sec.
Sobriété est ton maître mot Irène. Je le trouve merveilleusement simple, ce savon, mais si beau et de fragrance que je pense si douce que j’en oublie qu’il est destiné à la toilette ^_^. Encore une bonne raison de me lancer dans l’aventure savonnesque.
Bises
Petits malheurs et beaux savons, Irène tu vas devenir un maître. Je fais souvent des macérâts odorants qui font une “base d’odeur” pour les savons.
Yulaan, je donnerais cher pour être là lorsque tu te lanceras !
@Yulaan, toujours adorable. Merci d’avoir pris la peine de ce gentil commentaire.
@Chabou : va lui tenir la main lorsqu’il fera ses premiers savons … Fixez une date !
Oui, les macérâts me paraissent une bonne base d’odeur pour les savons mais – dans ce cas là – également pour la couleur. Imagine que – par prudence – je n’ai même pas mis 10 % du macérât de sauge pour colorer la partie verte plus la cire d’hélichrise. Et mes “collines” se dessinent plus franchement chaque jour.
Les “petits malheurs” sont anecdotiques et afin que les “nouvelles” en savonnerie (dont je fais encore partie !) comprennent que la vie d’une savonnière n’est pas toujours un “long fleuve tranquille” !
Le contraste de couleurs est très doux Irène. J’apprécie beaucoup les macérations huileuses en savonnerie. C’est ainsi que je recycle mes vieux macérats en savon des restes.
Qu’appelles-tu karité aromatisé à l’encens? Avec la résine en poudre ou l’HE?
Si tu dis que les cires florales sortent bien après la saponification, je crois que je vais me remettre au savon à la rose avec la cire de rose offerte par Mlk. Il me restera à trouver comment faire le rouge en naturel…
Cette sauge grecque, c’est quelque chose…
Coucou Michèle : je mets des larmes d’encens dans le beurre de karité (pour cela, normalement, j’utilise le beurre de nilotica, plus fin). Je laisse des jours et des jours entre 40 et 50 degrés.
Cela ne fond pas complètement. Je filtre et je recommence ! Je le fais avec l’encens d’Oman, très odorant.
Pour les teintures mères, j’utilse le boswellia serrata.
J’ai fait un savon avec des cires florales à hauteur de 2,5 % (jasmin et rose) complété avec des HE d’encens, santal et ylang ylang . l’odeur est magnifique. Il me semble que j’aurais pu mettre un pourcentage moins élevé de cire florale mais ce sont encore des tests …
akar fassi, Michèle, c’est peut-être une piste pour le colorant rouge. Je n’ai jamais essayé mais il y en a sur mon marché du dimanche.
Et une infusion de henné Michele ?
Merci Chabou et Irène pour vos idées mais, je n’ai ni l’un ni l’autre.
Il me semble que l’aker fassi est fait avec du coquelicot à l’origine ou de la cochenille, je ne sais plus…
Si c’est végétal, j’ai bien peur que ça ne résiste pas.
Si vous testez, faites moi signe
Quel superbe savon Irène, très nature comme tu le souhaitais, et tellement chic dans sa simplicité. Parvenir à “peindre” en savonnant, c’est faire entrer la savonnerie dans les hautes sphères de l’Art. Il n’y avait que toi pour tenter (et réussir !) ce défi.
J’ai un petit stock de cires florales dans un coin et je crois bien que je vais me lancer dans tes traces pour les expérimenter à mon tour.
Allez, ne t’arrête plus Irène, la savonnerie te va si bien !
Cette colline là, je la grimpe les mains dans les poches
le nez dans les branches , la tête dans les étoiles et en sifflotant
C’est une bonne main qui a porté cette sauge grecque
N’est SPA (ih!ih!)!
Tu es vraiment en forme mlk ! Cela te réussit vraiment les vacances … Merci pour ce commentaire qui est une invitation a une ballade joyeuse et pleine d’allant !