Une barre de massage, je n’en n’avais jamais faite. Mais, pourquoi pas ?
L’idée s’est immédiatement imposée à moi : tout de l’Himalaya. J’ai fait venir des plantes improbables après m’être plongée dans mes livres de médecine tibétaine.
Je commence mon macérât et comme il comportait, par exemple, du gingembre frais, j’ai demandé à notre directrice de thèse si je pouvais mettre un conservateur.
Niet. Ciao macérât.
De toute façon, la couleur était vraiment très laide.
La couleur, je savais : cela serait rouge et or. Le rouge très spécial des robes des moines tibétains. Oui, et avec de la poudre de bois de santal qui correspondait exactement.
Je n’ai fait qu’un essai : le désastre total. C’était râpeux, la couleur était hideuse et ce que j’ai pu rajouter – comme (quelle idée) la poudre d’orcanette – n’a fait qu’empirer les choses.
Bon, adieu rouge et, aussi doré puisque de paillettes sans phtalates, cela n’existe pas. Même les paillettes grade cosmétiques en ont.
Alors, voulant absolument demeurer dans le monde du bouddhisme, je me suis tournée vers la « mère de tous les Bouddhas », je veux parler de Tara. Dont la couleur n’était pas non plus particulièrement facile à obtenir. Et pas de doré, mais du mica argent.
Mon plan était d’inclure quelques gouttes de la synergie parfumée au milieu de la barre. Comment j’allais le faire je ne m’en préoccupais pas, la solution me viendrait. Et le nom de ma barre « nirvanacéla » représentait cette goutte un peu « magique ». Pas question d’abandonner mon projet de goutte magique, cela me plaisait bien. J’ai donc transformé le liquide en solide et façonnant une petite boule de micas dorés, de deux grosseurs et couleurs différentes.
Avez-vous essayé de faire une boulette avec un mélange de mica dilué dans de l’huile de jojoba, même préalablement bien réfrigéré ? Immédiatement, au contact de mes doigts, la chose fondait.
Ma qué ! J’ai donc frigorifié mes doigts et paume avec des glaçons !
Entre temps, il y a eu mon petit séjour en clinique et, à mon retour, je m’aperçois que je n’avais plus assez de beurre de kokum ; donc attente …
Le contenant, je l’avais (il vous permettra d’ailleurs de faire des bougies). Je pensais être tranquille. Mais être tranquille avec ce défi, c’est mission impossible. J’ai tout essayé : mettre le mélange dans le verre, tout au congélateur. Impossible de démouler. Tapisser le moule avec du film micro onde ? Cela sortait tout plissé, très vilain. Bon, j’allais les faire ces moules à moules : en carton –
Studieux découpage pour un résultat absolument nul car cela collait. En plastique un peu rigide, même conséquence. GRRR
Restait à trouver un moule en silicone qui corresponde à mon contenant en verre. Je vous vois sourire et vous avez raison ! Ou trop petit ou trop grand. J’ai choisi le plus grand et j’ai râpé, coupé, fondu sur une plaque afin de parvenir à la bonne dimension.
Mais les boîtes en carton pour mes barres, je ne les ferai pas, NON. Je les avais commandées ainsi que des jolies petites boules qui coinceraient ma barre afin que le dessin du « nœud de la félicité » ne soit pas effacé. Vous avez lu les péripéties de ce colis que j’ai suivi s’approchant de la région, puis s’éloignant vers Paris et être livré mais pas à moi. Finalement, il est arrivé alors que mes barres étaient parties.
Ceci dit, j’ai aimé – le mot est faible – participer à ce défi. J’ai aimé ce partage, l’envie de faire plaisir, nos délires, nos espoirs et nos ratages. Ce fut tellement rafraîchissant !
Alors, merci à Chabou l’organisatrice et sévère gardienne de l’orthodoxie de « sa » barrinette !
Merci à toutes les participantes et au mal qu’elles se sont donné. Comme l’a dit Hind dans un commentaire, toutes nos barres ont – en plus de celle que nous leur avons concoctée -l’odeur du bonheur.
Merci à celles qui nous ont suivi et encouragé, telles – en particulier -que Loulou, Catherine, Malégria, Yulaan,et Patte.
Voici maintenant la partie technique de l’affaire :
Enpourcentage :
-beurre kokum 62,5
-beurre nilotica 15,2
-macérât (frangipanier/jasmin) 3,1
-oxyde de zinc 0,9
-amidon de maïs 9,1
-poudre de marantha 4,5
-allantoïne 0,9
-poudre touche douceur 0,9
(aroma zone)
-synergie parfumante 0,9
-mica vert océan
-plus, paillettes argent mica
-vitamine E
-antios cox
Pour les «boules » de nirvana : mélange de paillettes mica or, deux couleurs, dans un peu d’huile de jojoba.
Les poudres ont été mélangées dans le beurre de nilotica, à froid et le macérât.
Puis le beurre de kokum fondu a été rajouté.
Et en dernier, les paillettes.
Les «boules de nirvana » réfrigérées ont été façonnées à la main, réfrigérées également à l’aide de glaçons
La préparation a été coulée dans les moules, à mi-hauteur. Quand elle a été assez ferme, j’ai creusé un petit trou dans lequel j’ai inséré les boules dorées
Puis, j’ai recouvert avec le reste du mélange en prenant garde qu’il ne soit pas trop chaud afin de ne pas faire fondre le mica or
Et, enfin, j’ai ensuite dessiné sur la barre, le « nœud sans fin » sensé vous apporter une félicité tout aussi éternelle !
Et, comble de joie, j’ai dû préparer les boîtes …
Etant donné les aléas pouvant survenir sur du papier blanc, il a fallu encore peindre certaines boîtes :
Formule de la synergie parfumante :
Absolue de champaca
HE santal
HE encens
HE gingembre
Benjoin
HE jamarosa
Absolu jacinthe
HE Turmeric (cucurma)
HE lotus bleu
HE lotus blanc
HE fir Himalaya
Difficile de vous donner exactement les dosages, car il y des absolues diluées.
Voilà, j’ai pensé que certaines d’entre vous seraient heureuses d’avoir un peu de couleur or afin de l’utiliser en touches légères sur les yeux, la bouche, le décolleté.
La présence d’oxyde de zinc n’a pas pour but de vous protéger des coups de lune, mais de blanchir ma préparation afin d’obtenir la couleur que je désirais.
J’ai eu beaucoup de plaisir à participer à ce premier défi
PS : Dois-je rajouter, que pour ma plus grande joie, les moules en silicone n’étaient pas de la dimension des contenants en verre.
Et pas trop petits si vous voyez ce que je veux dire …
Wahouuuuu
Epoustouflant!!!!!
je t’admire irène: merci pour ce travail!
Un travail de Titan pour une œuvre magistrale, bravo Irène, je compatirais si c’était raté, mais c’est tellement réussi que je ne fais qu’applaudir. Ta barre sent si bon que je l’ai déjà promenée sur mes bras, mes joues et sous mon nez. Un parfum de peau au quotidien, tu t’approches vraiment de ce que j’attendais de L…h (toutes nos barres sont bien mieux d’ailleurs, ya pas photo, comme ils disent.
J’aime beaucoup aussi la référence Tibétaine, ayant d’excellents souvenirs de Daramsala et tout ce que tu racontes me “parle”.
Merci de nous avoir “régalées” de ta barre et de ton histoire.
Tous les démons se sont déchainés Irène pour entraver ton chemin de partage,mais et tu côtoies et même tutoies les dieux alors
ton oeuvre tu as accompli pour donner du bonheur
Merci
waow!!
je suis restée sans voix devant tant de travail et de patience !
on reconnaît bien là ton talent d’artiste! c’est tellement joli et recherché !
et puis qu’est-ce que ça sent bon!!
merci pour ta superbe participation !
j’espère que tu as reçu ton colis maintenant !
bizzzous!
Que rajouter de plus Irène ? Contrairement à Chabou, j’ai juste effleuré la barrinette pour voir, mais depuis je n’ose plus y toucher tellement je veux la garder intacte, donc je la hume chaque fois que j’ouvre le frigo !
Tout me parle, la couleur, le graphisme, le Tibet surtout qui est l’un de mes plus forts souvenirs…tout. Et quel travail d’artiste et de patience de bout en bout.
Bravo l’artiste et merci de nous régaler encore de ce descriptif détaillé.
Encore bravo pour ce joli travail et cette inspiration ; même sans pouvoir la sentir, je suis au nirvana devant tant de talent. Tu es une artiste accomplie Irène, félicitations.
Oh la la que j’aime l’idée de cette boule de senteur dorée, si originale, féminine, mystique et artistique. Mais Irène ai-je bien compris, tu as mélangé HE et jojoba à l’aide de tes mains glacées, et c’est tout ? Quel courage et quelle ténacité, mille bravos.
Non, mais vous m’avez mis les larmes aux yeux avec vos commentaires ! Merci, tout simplement merci.
Malégria, non, j’avais l’intention d’intégrer une goutte de parfum mais je me suis aperçue que cela ne marcherait pas. Alors, comme je tenais à ma goutte “magique”, celle qui représentait le nirvana, enfoui, qu’il faut aller chercher, j’ai préparé une boule faite uniquement avec le mica et un peu d’huile de jojoba.
Aurais-tu oublié que j’attends de tes nouvelles ?
C’est drôle, mais en lisant tes différentes recettes Irene, j’avais pensé deviner une personnalité à fleur de peau
Je crois bien que c’est le cas !
En tout cas, quel travail, une vraie création où rien n’ai laissé au hasard. Partir de rien, quelques indications et atteindre ce résultat.
Le dessin sur chaque barre ; la confection des boites…Que dire ?
Ton côté artiste (?) ou plus simplement créateur, transpire de ton billet
Mais même en me retenant, je ne peux m’empêcher de poser une question..
Ton macérât (frangipanier/jasmin)est il très odorant .? (pour le jasmin séché : un échec dans l’huile chez moi..et j’ai lu qu’avec le frangipanier, c’était la même chanson
Maintenant, à moi les autres formules..passionnant mesdames !
je fond carrément ! Elles sont magnifiques ces barres, et le concept me plait à un point qu’on n’oserait pas imaginer. Quant au parfum… L’esprit doit vraiment parvenir au nirvana dès les premières effluves.
Je les trouves parfaites ces barres (et je ne les ai jamais senties, mais j’imagine… et même en imaginant, je pense que je suis bien en dessous de la vérité…)
Certains disent que l’on parlent à leur coeur. toi, Irène, non seulement tu parles à mon coeur avec ces barrinettes, mais tu parles aussi à mon âme. Et ce n’est pas à la porté de tout un chacun. alors, Merci. Merci beaucoup de me faire voyager et rêver.
Bisous
Yulaan, tu nous nargues depuis tes lointaines caraïbes ! heureusement que nous, qui sommes restées pouvons nous consoler et voyager en sniffant toutes ces merveilleuses barrinettes.
Devinez ! j’ai reçu aujourd’hui un petit paquet en provenance de la Suisse…. et j’ai trouvé dans ce paquet cette magnifique création, comme je suis gâtée, moi qui n’ai pas osé me lancer dans cette aventure.
Irène, ta barre est tout simplement belle, encore plus que je ne l’avais imaginé et j’aime beaucoup son odeur complexe, une odeur fleurie, poudrée ; même si l’été s’en est allé et que mon corps est peu dénudé en ce moment (fini de faire la folle sous la clim…) il va apprécier cette barre à la texture parfaite, pas grasse du tout, un bonheur.
Merci encore Irène pour ta gentillesse et bravo pour tes multiples talents.
Ton soutien sans faille méritait bien cette petite attention !
Que de travail, de recherche, d’attention et de minutie !
Merci beaucoup Irène, de t’être attelée – jusqu’alitée à la clinique ! – à nous confectionner cette petite merveille. L’odeur, fleurie et épicée, légère et capiteuse à la fois, m’évoque la féminité et la spiritualité.
C’est un très beau cadeau que tu nous as fait.
Vraiment, je surenchéris : quel travail, quelle recherche !
J’aime beaucoup le thème, le dessin, et l’idée d’avoir un coeur caché à l’intérieur de la barre.
J’ai hate d’y arriver, mais mes garçons (5 et 4 ans) m’aident bien : il aiment l’odeur et les paillettes et veulent s’en mettre partout !
merci à vous deux. Lyjazz, quand nous donnes tu ta recette ?
De la lettre qui l’accompagnait à son cœur d’or mystérieux que je n’ai pas encore découvert, tout m’a ravie dans ta création, Irène… et d’abord cette céleste couleur qui est un enchantement pour le regard, avec l’entrelac doré qu invite à la méditation. Je trouve cette barrinette si belle que j’ai vraiment retardé au maximum le moment de m’en servir.J’ai quand meme fini par l’appliquer sur la peau pour approcher de plus près son parfum: c’est un bouquet de fleurs blanches qu’on dirait lavées de frais dans une eau de montagne, il y a aussi une subtile note exotique-asiatique, le gingembre je suppose qui fouette la langueur immaculée;
ce n’est pas une barrinette, mais un gri gri enchanté…
Merci Venezia et bon retour.
Que ce gri gri te porte bonheur !