Lors de mon dernier voyage en Alsace, la famille de mon bien-aimé étant pour moitié originaire de cette région, nous nous sommes rendus, comme traditionnellement, au Vieil Armand (Hartmannswillerkopf).
L”Hartmann, la « mangeuse d’hommes » ou la « montagne de la Mort », surnom donné par les soldats de la première guerre mondiale à ce qui n’est même pas une montagne, juste une colline que l’on peut facilement escalader à pied.
Son malheur – ou plutôt celui de ceux qui furent chargés de la défendre – est de se situer à 956 m d’altitude, dans le massif des Vosges, et de dominer la plaine d’Alsace. Ceci dit, à 959 m mais on monte déjà pas mal avant d’y parvenir. Donc, comme vous pouvez le voir sur la photo, c’est bien une colline.
Elle n’a rien d’exceptionnel cette colline, il y en a de nombreuses qui auraient pu se substituer à elle.
Mais elle symbolise, à mes yeux, l’absolue imbécilité des hommes.
On peut comprendre l’importance que représentait la non pénétration du territoire français par les troupes allemandes à Verdun car enfoncer le front de l’Est était la voie ouverte pour la conquête de tout le pays.
Mais les Etats majors – de part et d’autre – avaient considéré que cette pauvre montagne représentait un enjeu important et que celui qui contrôlerait le Viel Armand contrôlerait l’Alsace.
Résultat : 50 000 morts dans les deux camps (les chiffres ne sont pas clairs) ! Sans compte tous les animaux, et surtout les ânes qui périrent en ce lieu, eux qui étaient chargés de ravitailler les soldats qui contrôlaient la colline.
Il y a un monument comprenant un ossuaire et trois chapelles de confessions catholique, protestante et juive et, devant, encore une fois, un cimetière. Pour moins imposant que celui de Verdun, il est presque plus émouvant car plus petit, on le parcourt plus facilement et on lit l’âge des pauvres disparus et les dates …
Huit fois, ce morceau de terre changeât de main au cours de l’année 1815 ! Et parfois dans la même journée !
Et quand je parle des dates sur les tombes, sachez que 250 000 obus sont tombés sur cette montagnette le 21 décembre 1915 …
La terre, alentour est truffée de cratères d’impacts et la montagne est creusée de tranchées, de galeries et d’abris souterrains dont 25 kms sont aujourd’hui toujours praticables sur les 90 du réseau existant en 1918.
Ce sont des bénévoles qui s’occupent de tout cela et je les admire profondément.
Un couple s’occupe à la fois des entrées et de la tenue du petit musée ainsi que du restaurant situé une centaine de mètres plus bas, dans une maison en bois chauffée par un vieux poêle.
On voit que les moyens manquent … les documents qui sont dans le musée ne sont pas protégés. Leur simplicité, leur accessibilité les rendent fort émouvants et nous ne manquons pas d’apporter notre contribution au maintien de ce lieu de mémoire.
Un projet de rénovation du site – co-financé par la France et l’Allemagne – est prévu et devrait être réalisé pour fin 2014. Il faut l’espérer.
Quelques photos tirées de ce site :
Il paraît, on m’a dit, qu’à un moment les soldats des deux bords en ont eu vraiment assez et ont fait en sorte de créer un no man’s land de temps à autre.
Lisez le déroulement de cette invraisemblable bataille ICI
Oui, je sais, cela ne changera pas grand chose … mais juste une pensée pour eux … Et pour tous ceux qui sont dans la souffrance.
A bientôt.
..<3<3<3… moi aussi je souhaite vraiment un monde en paix, respect des autres nations …..a bientôt bisous
C’est toujours navrant de voir l’énergie et les moyens que l’Homme dépense à se détruire et à détruire la planète. Là on a de la peine à penser qu’il a été créé à l’image de Dieu..
Je trouve que ta police est un peu trop petite, j’aime mieux celle des autres articles.
Je t’embrasse
Bonjour Flocréa et à tout bientôt sur ton blog où j’ai vu de bien jolis tableaux … bien paisibles …
Pat, tu as raison et je te remercie.
J’ai rectifié mais je n’ai pas encore trouvé “ma police”.
Je t’embrasse.