“Par-delà rochers pourris et océans à sec” – “Plus durable que le Ciel-Terre” …
Comment, comment vous parlez de ce livre tellement hors du temps. Hors de nos temps ?
Quand je l’ai lu, la première fois, j’étais impatiente d’arriver au bout afin de connaître le dénouement. … Mais ces deux personnages restaient dans ma tête et, la nuit suivante, j’ai repris le livre.
Pourquoi, comment pouvaient-ils être tellement vivants, tellement présents ? Dans mon ressenti, ils ne sont pas des héros de roman. Ils existent, même encore aujourd’hui.
Qu’a donc de si fort ce petit livre pour continuer à vous trotter dans la tête ? Il est écrit avec un style facile, sans complication. Tout est dit tranquillement, la lecture est aisée.
Je vous mets ici un résumé de ce petit livre :
Ils n’ont échangé qu’un regard, un sourire peut-être et depuis trente ans bien que la vie les ait séparés, ils ne cessent de penser l’un à l’autre. Dao-sheng était un jeune musicien, Lan-ying, “Fine Orchidée” était fiancée à un seigneur local qui s’arrangea pour faire envoyer le jeune homme au bagne. Au bout de tant d’années, ils tentent de se rejoindre comme deux constellations éloignées que la course du ciel remet en présence. Lan-ying s’étiole, épouse délaissée minée par les chagrins et les épreuves, Dao-sheng a quitté le monastère taoiste où il a appris la médecine et la divination. En la soignant, Dao-sheng va pouvoir lui déclarer son amour. Tout les oppose, le rang, les conventions sociales. Le plus qu’ils puissent espérer c’est de se tenir la main, d’échanger furtivement un sourire mais qu’importe, ils ont l’éternité pour eux. Cet amour courtois plus fort que la mort est-il si différent de l’amour mystique que professent les premiers jésuites qui arrivent en Chine à cette époque de la fin de la dynastie Ming ? L’Éternité n’est pas de trop n’est pas seulement une poignante histoire d’amour, c’est comme Le Dit de Tianyi (prix Femina 1998), comme toute l’œuvre de poète, de philosophe, de traducteur de François Cheng, un pont entre les civilisations chinoise et européenne, la démonstration subtile et émouvante que, par-delà, les époques le pauvre cœur des hommes est bien le même sous tous les climats. –Yves Bellec
En réalité nulle mièvrerie dans cet écrit mais une histoire d’amour intemporelle. L’impossibilité pour ces deux êtres de concrétiser charnellement leur amour, sublime chacun de leur geste, ce qui n’empêche pas les tempêtes dans la tête du héros car nous ne savons pas grand chose de ce que ressens la femme même si on le devine aisément.
Cet amour qui ne peut se concrétiser, se vivre, s’élève sur un autre plan, sublimant ces deux êtres. C’est d’ailleurs en échangeant avec l’un des premiers missionnaires jésuites arrivant en Chine, dialogue obligatoirement difficile non par manque de bonne volonté des protagonistes mais de par leurs notions spirituelles tellement éloignées, qu’éclate la notion d’amour intemporel, d’amour qui transfigure, qui permet le dépassement de soi et d’accéder au sentiment d’éternité.
J’ai été très touchée par la scène où le héros, mettant toute ses connaissances médicales , spirituelles fait littéralement renaître sa bien-aimée, ramenant le “souffle” en elle et conscient qu’il ne survivrait pas à son échec dans cette entreprise concrétisant la puissance de l’amour.
L’auteur est François Cheng dont vous trouverez une bibliographie ICI et LA
A bientôt !
Coucouet voilà un autre livre que j’ajoute à ma liste!!! tu as su si bien le décrire que moi je les vois comme des ames soeurs….qui se retrouvent…..et qui s’aiment de cet amour si pur et vibrant à l’unisson….j’adore
Je ne connais pas cet auteur ni bien sur ce livre mais ce que tu nous en dit me donne envie de le découvrir. Ce roman a vraiment l’air très beau.
Merci pour cette découverte.
Bises
Flocréa, c’est un livre profond. J’ai bien conscience que toute lecture est forcément subjective mais j’essaie d’indiquer des livres intéressants.
Oui, des âmes sœurs qui subliment leur amour jusqu’à le faire monter très haut.
TiteMarie, ce n’est pas un gros pavé ; il serait tiré d’une histoire vraie.
Bises
J’ai entendu parler de ce livre mais je ne l’ai pas lu (j’en ai tant à lire!!).
Ceci dit, je suis sûre qu’un amour courtois et sublimé dure bien plus longtemps que lorsqu’il est incarné et ancré dans le quotidien. Ce n’est pas très romantique de laver les chaussettes de son homme, de l’entendre râler parce que le diner ne lui plaît pas etc.L’amour loin de ces contingences a en effet l’éternité devant lui, du moins jusqu’à ce que la mort nous sépare comme on dit. En tout cas l’amour courtois me paraît bien plus attirant que la vraie vie de couple.
J’espère que tu as passé un bon séjour à Paris.
Je t’embrasse
Irène, dur dur la vie des personnes qui ne sont pas libres de choisir leur femme ou leur mari.
Pat, c’est difficile de parler de l’amour et j’ai bien ri en lisant ton commentaire.
Cependant, vois-tu, si je pouvais, si cela était possible, j’aimerais vivre l’éternité avec l’homme que j’aime.
On peut tout transfigurer lorsqu’on est conscient que l’on se trouve avec la bonne personne, avec son compagnon de vie.
De même que les bouddhistes disent que tout acte est prière – c’est un lama qui me l’a appris alors que je disais que j’avais si peu de temps pour, disons méditer ou prier – il m’a expliqué que justement laver des chaussettes ou faire une tarte aux pommes est déjà une prière. Et il considérait cela valable pour toutes les religions.
Maintenant, il est vrai que tu vis le parfait amour avec Pablo. D’ailleurs j’ai trouvé tes derniers dessins de lui très parlants. Depuis le début, tu sais rendre son regard, on le reconnaît.
Oui, mon séjour à Paris ne fut que bonheur, je te remercie.
Je t’embrasse
Colchique, combien je suis d’accord avec toi !
Je pense que ce livre m’a également bouleversé en cela.
Hop sur ma liste pour mon anniversaire ;-)Merci ma Belle Irène pour ce partage
Je ne connais ni ‘auteur ni le livre, mais et je crois que l’amour est courtoisie et diplomatie et amélioration de soi.
Effectivement, laver les chaussettes n’a rien de transcendant, mais pour l’autre cela l’est.
Vois tu, Marie Madeleine a essuyé de ses cheveux toutes les peines du Christ et de femme de toutes ses petitesses, elle est prêtresse, celle qui réconforte et aime , se transcende et transcende l’autre.
Tous les hommes ne sont pas “christiques” mais toutes les femmes ont ce don d’éveiller la poésie et l’amour d’éternité.
Bref, moi, j’aime l’éveil des potentialités et des possibles et les rêves debout.
Bises l’africaine
Un livre et un auteur que j’apprécie beaucoup.
C’est un récit tout en retenue et élégance qui nous initie avec bonheur à la culture chinoise classique si riche et de laquelle nous avons tant à apprendre. Ah ! ça me rappelle ces belles années passées sur les bancs de l’institut des langues orientales…
La Chine est mon deuxième amour, vois-tu. Le premier étant Zhom, connu lors d’un périple… en Chine. Et la boucle est bouclée.
Merci Irène de nous avoir présenté cet ouvrage.
Je suis certaine, Mystic, que tu apprécieras ce livre.
le titre est déjà une invitation, il est superbe!
et je partage ton avis et celle du Lama, toute chose est une prière, tout doit être fait avec la même ferveur, var tout acte est vie, et à vivre intensément.
J’aime vous lire le matin avant d’aller travailler, toute la profondeur de ma journée en est changée.
Enormes bises!
Bonjour ma parigote !
C’est une chance de trouver sur son chemin de vie l’homme pour lequel on transcendera les gestes du quotidien et qui ne tueront pas l’amour mais le rendront encore plus fort.
Tu dis si bien les choses, tu n’es pas douée que pour les macérâts …
Lolitarose, décidèment le hasard n’existe pas !
Il faudra que tu me racontes cette aventure qui a t’a fait rencontrer si loin Zhom.
Je te remercie d’avoir donné ton sentiment sur ce livre, c’est important pour celles qui ne le connaissent pas.
Zsa Zsa, cela faisait une éternité (facile ! j’ai honte …) que je ne t’avais pas lue.
Et quel beau compliment tu me fais. Cette maison est faite pour cela, c’est mon but et mon espoir.
Bises à toi.
Chère Irène, heureuse de découvrir votre blog, il est très complet et je le dévore!! Merci d’être passée “chez moi”. A très bientôt
je ne suis jamais loin, discrète certes, mais fidèle abonnée…
Ton chez toi me fait penser à un salon comme s’en tenait dans les romans de Maupassant, où on pouvait se retrouver pour philosopher et créer, rire ou se souvenir…
Tu l’as réinventé version 21 siècle!
Bonjour Estelle. Je ne sais quel lien bienveillant m’a mené chez vous et je trouve votre blog très intéressant. Quant à votre sourire … cela fait du bien !
A bientôt.
Zsa Zsa, tu me fais rougir !
Mais finalement, oui, tu as raison, j’aimerais que mon chez moi virtuel ne soit pas si virtuel que cela et qu’il reflète mon caractère de touche à tout passionnée. De la vie et de tout ce qu’elle contient avec une vision à la fois réaliste et optimiste. Et de ne pas oublier le passé qui fait notre présent.
Bises.
Je découvre et je vais le lire ! Le plus beau cadeau d’un homme ce sont ses bras autour de nous …
Bisous et merci Irène
Tu viendras me dire ce que tu en penses Cannella ..
Bises