(musique de circonstance)

 

 

C’est avec plaisir que j’ai participé au défi savonnier  de l’été organisé par la talentueuse Jazz et sa joyeuse équipe.

Me doutant que certaines allaient nous offrir des marbrages éblouissants et n’ayant pas trop d’expérience dans ce domaine, j’ai décidé de partir sur un savon tableau.

Qu’ils en aient exaspérés certains, enthousiasmés d’autres, il m’a semblé que les Jeux Olympiques de Londres avaient été l’évènement de cet été et je suis partie, ne doutant de rien, sur cette idée.

 

(Source de l'image)

 

J’ai fait du savon, certes … Mais au fur et à mesure des finitions, j’ai utilisé des instruments de sculpture, d’autres de peinture ; je me suis aperçue également, de façon très agaçante, que le savon … glissait …

 

Donc, voici le récit de ce défi savonnesque qui a représenté pour moi un défi personnel !

D’habitude, quand je réalise ce genre de savon, je modèle dans de la pâte durcissante les éléments que je pose dans le moule, avec des morceaux de papier collant, ce qui me permet de les soulever par la suite. Je coule mon premier batch, j’attends que cela durcisse, j’enlève les modelages et je remplis les trous ainsi formés. Le seul problème, c’est que cela risque de ne pas être “au carré” car, en soulevant on peut bouger un peu et les motifs que j’avais choisis pour ce défi étaient très géométriques. J’ai donc décidé de procéder par inclusions.

 

Batch ayant servi aux inclusions :

- huile olive 32,26 %

- huile de palme rouge 21,51 % (réputée tout ce que vous voulez)

- huile de coco 21,51 %

- huile de ricin 13,98 %

- huile de babassu 10,75 %

surgraissage 8 %

ajouts :

pour la couleur : mélange d’argile jaune et de poudre de curcuma

pour la synergie parfumante : que des vitamines ! Cocktail d’agrumes (mandarine, orange, citron) plus un peu d’HE de gingembre à hauteur de 6 %

dans la lessive de soude : 1/3 d’aloès véra

vitamine E : 0,3 %

 

Une fois ce savon prêt, j’ai découpé à l’aide de gabarits, les morceaux du sigle des jeux olympiques de Londres. J’ai vu que si le dessin était le même, les couleurs variaient. J'ai donc choisi les miennes : orange, jaune et blanc. J’ai également découpé les côtés sur une largeur de 1 cm pour faire l’encadrement du savon.

J'ai mis toutes les découpes au congélateur car il n'était pas question d'abîmer les angles des inclusions au cours des manipulations ultérieures.

 

 

 

 

Deuxième batch : le fond

- huile olive 38,46 %

- beurre de cacao 15,38 %

- huile de ricin 11,54 %

- huile coco 23,08 %

- huile de colza 7,69 %

- huile de coco fractionnée 3,85 %

surgraissage 8 %

Ajouts :

3 % stéarate de magnésium

lait ânesse (pour la Grèce) (bon, et pas d'idée saugrenue je vous prie …)

un peu d’argile jaune

vitamine E 0,3 %

La même synergie parfumante pour dopage naturel de sportifs de haut niveau 6 %

20 % d’aloès véra dans la lessive de soude

surgraissage 8 %

 

Une fois ce batch terminé, il était temps de passer aux choses sérieuses … Et, donc, de positionner,  dans le bon sens si possible, les morceaux du sigle. Quelle galère !

Ca glissait, ça ne restait pas en place, j’ai enlevé du savon à la louche, repositionné mes inclusions mais quand je remettais de la pâte, cela bougeait, ce n’était pas plan. Le temps passait et la trace commençait à épaissir. Bon, enfin, je me suis estimée à peu près heureuse. J’y ai passé trois paires de gants car ils se déchiraient, étaient pleins de savon (normal, me direz vous), quand je voulais les changer, j’avais les mains humides et ils ne s’enfilaient pas. Aller chercher du talc – encore du temps de perdu …

Le lendemain, je n’étais pas du tout satisfaite : mon savon n’était pas assez plat et j’aurais le plus grand mal à “peindre” les entourages blancs du sigle. J’ai donc utilisé un outil de sculpteur qui est un fil d’acier avec deux poignées à chaque bout et j’ai ainsi “raboté” le dessus de mon savon. Il fallait y aller d’un coup, doucement mais sans à coup afin de ne pas laisser de marques. Si je ratais la chose, il fallait tout recommencer … Vous n'imaginez pas à quel point c'est délicat.

Et, avec tout cela, Genève, bénéficie depuis je ne sais combien de temps, d’une chaleur incroyable.

 

 

 

Une fois ceci prêt, restait à peindre le tour des inclusions selon l’image du sigle des JO. Oui, mais aucun pinceau ne résiste à la pâte à savon … Snif, j’en ai perdu trois dans l’aventure. Pour faire le blanc, dioxyde de titane dans un peu d’eau. Et on se cale avec une règle en acier, bien stable. Et assez grande pour passer par dessus le moule afin de ne pas reporter accidentellement la couleur blanche.

Terminé ? Non ! Et les anneaux olympiques ? Et “london” ?

Pour les anneaux je me suis demandé comment, avec tout ce que j’ai dans cette maison et les bouchons de toute sorte que je possède, je ne parvenais pas à en trouver un à la bonne dimension. Finalement, j’ai récupéré le bouchon d’un traître de la famille qui utilise un parfum du commerce (tiens, je le pardonne) et j’ai trempé le bouchon dans le dioxyde de titane et l’ai posé d’un geste qui ne devait pas trembler sur le savon pour faire ces anneaux. Crispée j'étais…

Et vous pensez qu’écrire “london” était le plus facile ? Je le pensais aussi. Mais mon normographe partait en morceaux au contact du savon ! Je n’en croyais pas mes yeux ! Aventure vécue …

Je ne suis pas très fière de ce savon. Je ne le trouve pas poétique, il ne fait pas rêver … Il m’a laissé quand même le batch orange avec lequel j’ai fait des boules (merci ma parigote). J’ai fait un autre savon avec ces boules et j’en ai mis une sur la vedette du jour. L’important étant de participer comme l’a dit Monsieur de Coubertin, je vous offre le résultat de ma compétition qui ne mérite vraiment aucune médaille. Mais, vrai, c’était … du sport !

 

A bientôt.