Petite Fée, d’un pas dansant, s’en allait rejoindre Burha. Légère, gaie. Elle savait très bien que le moment était venu pour elle d’être informée sur les raisons de toutes les initiations qu’elle avait vécu là bas, au bord du lac Baïkal. Elle comprenait qu’une attraction puissante l’unissait à ce lieu.
Mais elle avait grandi Petite Fée et beaucoup appris. Non seulement l’espérance, le courage mais également la patience. Le moment qui serait choisi par Grande Fée et Burgha pour lui donner les informations qui lui manquaient serait le bon. Néanmoins, elle avait pris avec elle sa rune magique comme un talisman qui l’aiderait car, après tout, elle ignorait tout de ce qui serait son “après”.
(Objet personnel)
-Burgha, mon ami !
Et, comme toujours, comme d’habitude, elle se blottit contre l’écorce magique de son cher Burgha et entoura son tronc d’un beau ruban rouge.
- Bonjour Petite Fée …
Il était souriant, rassurant. Elle savait son infinie sagesse.
- je crois – nous pensons – qu’il est temps que tu connaisses ta véritable identité …
Silence attentif de Petite fée …
-Asseyons nous et écoute moi.
Tu t’appelles Vassilissa et tu es désormais assez forte pour savoir qui tu es et qu’elle est ton histoire.
Et Burgha lui narra cette vie.
(Voici le lien sur lequel vous pouvez lire la totalité de la belle histoire de Vassilissa)
(Un très beau lien du Metropolitan Museaum of Arts – New York)
-Mais nous allons voir ce qui s’est passé après ce mariage. Car si, officiellement, tu es as gardé ta poupée, ta vie ne fut plus celle d’un conte de fée… ni celle d’une tsarine.
Le tsar t’aimait beaucoup, t’aimait trop. Il ressentait qu’un pan entier de ta personnalité lui échappait et, malheureusement, au lieu de se contenter d’être heureux avec toi son besoin de te posséder, de te soumettre fut le plus fort.
“L’amour ne doit pas faire de mal …” Tu te souviens des mots de Grande Fée ?
Il ne supportait pas ce qui t’unissait à ta poupée et te pria de t’en débarrasser ainsi que d’un vieux chiffon.
Cette exigence te fut insupportable et il n’accepta pas ta résistance.
Il décida de t’envoyer dans cette région que tu connais bien, désormais Vassilissa.
C’était ton monde. Babischka était de la famille de Baba Yaga mais en … plus doux ; elle te prit sous sa protection et tu trouvas tout naturellement ta place dans la communauté des fées. Tu devins l’une d’entre elles.
Seulement, ton mari – qui t’avait répudiée mais te poursuivait de sa vindicte apprit que loin de souffrir dans ce qu’il considérait comme un environnement inhospitalier, tu avais trouvé ta vraie place et vivait ton véritable destin.
Ne pouvant s’en prendre à toi qui ne faisait plus partie du monde des humains, il menaça les lieux et ses habitants de terribles représailles si tu ne disparaissais pas.
C’est à ce moment, alors que je vivais la bas, que Grande Fée pria le chaman qui s’occupait alors du village de t’endormir et me chargea de t’amener près d’elle. Il fallait laisser du temps passer, beaucoup de temps. Mais, avec toi, c’est toute la communauté des Fées du lac Baikal qui s’en alla. Laissant cette région orpheline de ses fées. Les sages du village que tu as rencontrés sont les descendants ou successeurs de ceux qui vivaient du temps de ta vie la bas. Ils informèrent fidèlement ceux qui les suivirent.
Ainsi que tu le sais, les Fées sont indispensables et l’Assemblée des Sages du Petit Monde réunie avait conclu que ta place était en ce lieu mais qu’il fallait agir en douceur et progressivement.
Tu sais tout Vassilissa …
Le regard de Burgha empreint de bonté s’attardait avec quelque inquiétude sur le visage de Petite Fée, car oui, elle était encore Petite Fée pour lui. Tant qu’elle n’aurait pas accepté son statut véritable.
- Tant de chagrins … C’est pour cela que j’étais si heureuse avec eux. Avec Babischka. Elle m’attend depuis si longtemps … Ils savaient … Les larmes roulaient sur le visage de Vassilissa qui pensait tout haut. Et j’ai dormi …
- Ma petite Vassilissa , tu sais bien que nul ne t’obligera à retourner. Il nous faut, cependant, rendre son équilibre à cette région … Les autres fées sont prêtes pour le grand retour.
- Non Burgha, non … C’est avec toi que je repartirai. C’est la faveur que je demanderai à Grande Fée.
- Mais, et ma poupée ?
- Elle est en toi, elle a toujours été en toi. Elle est toi sourit Burgha.
Un papillon s’était posé sur l’épaule de Vassilissa ; une fleur d’aubépine lui ornait les cheveux. Toute la nature s’unissait pour rendre hommage à cette Fée qui ignorait qu’elle était si grande…
-Allons, Burgha, allons. Tu as bien accompli ta mission le taquina Vassilissa redevenue moins grave. Allons parler avec Grande Fée. J’ai un déménagement à préparer !
Et Burgha et sa “Petite Fée” partirent d’un grand éclat de rire.
Regardez bien, vous avez votre poupée … Nous l’avons tous …
A bientôt !
quelle belle histoire <3
bisous Irène
Merci Ambre et bises
Tes contes sont toujours aussi beaux, j'adore l'histoire de petite Fée. Tu as une plume magique.
Je t'embrasse
Tu es adorable Pat, merci. J'adore les contes pas si innocents que cela …
Je t'embrasse
Toujours aussi magique l'histoire de petite fée, et oui on a tous notre poupée même si la vie l'a enfouie très profondément.
Merci,
Je t'embrasse fort.
Merci Tite Marie. Oui, notre poupée magique, notre force instinctive, nos connaissances ataviques. Tout est là … Bises
Irène, merci beaucoup pour cette merveilleuse évasion ! Un régal !
Je suis heureuse que tu apprécies Colchique !
Très belle histoire qui laisse de la place au rêve qui nous rempli de bonheur
Merci Medina. Ne jamais oublier de rêver …
Je crois surtout, que tu es une merveilleuse conteuse et une bien belle fée et la couronne de fleurs d'aubépine t'irait à ravir le coeur le plus sec
Oui, la poupée, je la dorlote dans le secret de mes nuits étoilées pour un réveil en bonheur, grand ou petit, mais à chaque jour
J'aime les couleurs qui parsèment ton conte, or, feu, bleu nuit
L'objet personnel est si causant aussi, sobre et ceint tel un roi mage
Je dois te dire, que là, j'ai aimé me promener et suivre petite fée, son pas léger et dansant me sors des griffes de l'ennui
J'ai suvi le lien menant à son histoire…J'aime les histoires qui disent notre humanité en contant
Bises amie
J'aime beaucoup, ma Parigote, ma rune réalisée sur de l'écorce de bouleau, évidemment …
Heureuse que tu aies trouvé rêve et délassement dans ce conte. J'aime toujours décoder, voir derrière, voir très dedans, dans l'âme, là où on trouve les poupées …
Grosses bises
Qu'elle douce histoire… Qui laisse rêveuse… Merci Irène!
Bluebellule, quel magnifique pseudo !
Merci.
Je suis une poupée de cire, une poupée de son … Tu crois qu'on a tous une "poupée" en soi ? j'ai parfois des doutes ou alors elles sont enfermées dans une malle dont on aurait jeté la clé. On pourrait sans doute en discuter toute la nuit des fées et des poupées…
Merci pour ce joli conte Fée Irène.
Bien sûr ma Lolita San que j'y crois … J'ai une immense admiration pour les femmes, en général. Comment pourraient elles savoir tout ce qu'elles savent, faire tout ce qu'elles font, trouver les forces, les connaissances, la patience, l'amour sans l'héritage de celles qui ont su avant elles … Pour moi, il y a un creuset d'informations, de puissance, de capacités dont elles ne sont souvent pas conscientes. Jusqu'au moment où il faut assumer. En doutes-tu vraiment …? Bises à toi.
je n'ai pas reçu de notification d'un nouvel article c'est normal?
j'aime tant lire petite fée…
plein de gros bisous à toi ma belle fée
Ma Hind, je ne pense pas que cela soit normal, nous verrons avec le prochain article …
Bises.